Wednesday, 16 April 2008

Fourniret trial: Elisabeth Brichet's mother addresses the accused.


Aveux filmés

La maman d'Elisabeth s'adresse aux accusés*

Incontestablement l'émotion et l'horreur ont mardi matin, atteint leur paroxysme. L'émotion, quand Marie Noëlle Bouzet a poursuivi la lecture des textes qu'elle avait préparés pour l'audience. Mardi matin, elle s'est certes encore adressée à sa fille, elle s'est surtout adressée aux accusés et avec une violence qui a glacé l'assistance : "Monsieur Fourniret, vous êtes un pitoyable bouffon, un imbécile malfaisant. Montrez-moi vos mains, montrez-moi vos mains qui ont écrasé le cou de ma fille. Dans son box, Michel Fourniret reste figé. Et vous, Madame, vous qui lui avez offert Elisabeth, c'est vous le monstre humain.

Undoubtedly, on Tuesday morning the emotion and the horror reached a climax. The emotion, when Marie Noëlle Bouzet continued the reading of the texts she had prepared for the hearing. On Tuesday morning, she indeed addressed her daughter once again, but mostly she addressed the accused and with a force which froze the audience: "M. Fourniret, you are a pitiable buffoon, an evil idiot. Show me your hands, show me your hands which gripped my daughter's neck." In his box, Michel Fourniret remains immobile. "And you Madame, you who offered Elisabeth to him, you are the human monster."

Pour le président, l'homme qui depuis le début de ce procès, se montre d'une très grande humanité, l'enchaînement avec le témoin suivant, paraît difficile. A la barre, André Carpentier, le policier namurois qui a auditionné et recueilli les explications des accusés entre juin et octobre 2004. A défaut d'entendre Fourniret parler à l'audience, ce sont des extraits vidéo de ses auditions, qui ont été présentés.

For the president, the man who, since the start of the trial has shown great compassion, the sequence with the next witness seems difficult. At the bar is André Carpentier, the policeman from Namur who heard and recorded the stories of the accused between June and October 2004. In the absence of hearing Fourniret speak at the hearing, these are the video extracts of the interviews, which were presented.

Première en France, la cour d'assises des Ardennes a fait projeter hier des extraits des aveux filmés du couple. On y voit puis on entend un Michel Fourniret froid puis détendu, fier de livrer aux policiers avec le souci du détail, la manière, les raisons pour lesquelles, il a tenté de violer et enfin étranglé Elisabeth Brichet.

For the first time in France, the Ardennes Court of Assizes yesterday showed extracts of the couple's filmed confessions. We see, then hear, Michel Fourniret, cold, then relaxed, proud to be handing over to the police, with attention to detail, the way, the reasons for which, he attempted to rape and finally strangled Elisabeth Brichet.

Sur ces images exceptionnelles tournées dans un coin du bureau de la police fédérale de Namur, face au policier interrogateur André Carpentier, la corpulente femme en pull bleu myosotis se tasse sur sa chaise, se passe la main sur le visage, baisse la tête, hésite à répondre sur sa complicité puis débite à toute allure : «Etant donné qu'il m'avait dit que j'étais sa complice, je pouvais plus reculer, j'étais obligée de suivre, j'ai suivi.» Elle fait des moulinets de son bras droit, chuinte : «Ça, ça l'agaçait de voir que j'étais d'accord.» Elle s'emballe : «Mais après, on va me considérer comme la femme de Dutroux si je dis que j'ai aidé à faire ce genre de choses.»

In these exceptional images, shot in a corner of the offices of Namur's Federal Police, facing the police interrogator André Carpentier, the overweight woman in a forget-me-not blue sweater, shrinks in her chair, runs her hand over her face, lowers her head, hesitates to respond about her complicity, then talks at full speed: "Since he had told me that I was his accomplice, I could no longer step back, I was obliged to follow, I followed." She waves her right arm, hisses: "That, that would annoy him to see that I agreed." She gets worked up: "But afterwards, people will come to consider me the wife of Dutroux if I say that I helped to do this kind of thing."

Le policier la calme «Chut, chut, on veut la vérité. Alors vous partez… Qui est dans la voiture ?» Au bout d'une heure de longs silences et de réticences, Monique Olivier finit par avouer la présence de leur fils de 15 mois : «Sélim était là avec nous.» Questionnée sur son rôle, la femme tremblante se déclare «complice forcée» : «Il m'a tenue avec une première affaire, il m'a piégée. C'est trop tard. J'aurais dû avoir le courage de le dénoncer, j'ai été lâche.» La petite blonde à l'allure de «danseuse classique» qu'il a embarquée sous prétexte de chercher un médecin pour son bébé empoignait les sièges et suppliait «Madame, aidez-moi». Monique Olivier n'a pas eu un geste : «J'ai été lâche, je ne l'ai pas aidée.»

The policeman calms her, "Hush, hush, we want the truth, Then you leave....who is in the car?" At the end of an hour of reticence and long silences, Monique Olivier finishes by admitting the presence of her 15 month-old son: "Sélim was there with us." Questioned about her role, the trembling woman declares herself, "forced accomplice.": "He drew me in with the first case, he trapped me. It is too late. I would have to have had courage to denounce him, I was a coward." The little blonde with the air of a, "classical dancer," whom she had taken into her car, under the pretext of looking for a doctor for her baby, gripped the seats and begged, "Madame, help me." Monique Olivier did not make a move: "I was a coward, I did not help her."

Ton détaché. Dans le même angle de pièce, sous le même angle de prise de vue, face au même policier, Michel Fourniret, en sweat à capuche bleu roi se tient les jambes allongées, bras croisés ou mains jointes, et raconte d'un ton détaché comment, au volant de sa Renault 9, il a «remarqué instinctivement une silhouette» de très jeune fille rentrer dans une maison, puis a planqué devant un potager plus de trois heures.

Detached tone. In the same position, with the same camera angle, facing the same policeman, Michel Fourniret, in a hooded blue sweatshirt, sits with legs stretched out, arms crossed or hands clasped, and recounts in a detached tone how, at the wheel of his Renault 9, he, "instinctively noticed a figure," of a very young girl going into a house, then he hid in front of a vegetable garden for more than three hours.

Monique Olivier patiente dans la voiture avec son bébé, «sans avoir droit au chapitre avec juste le droit de la boucler», dit Fourniret : «Tu restes là, tu attends, tu n'as pas d'autre choix.» Et si son épouse l'avait dénoncé avant ? «Si elle s'avisait de prendre une telle initiative, je lui avais fait comprendre : "Je tue Sélim, je te tue et je signale votre disparition."»

Monique Olivier, waiting in the car with her baby, "without the right to have a say, with just the right to stay put," says Fourniret: "You stay there, you wait, you have no other choice." And if his wife had denounced him before ? "If she would have decided to take such an initiative, I had made her understand: "I kill Sélim, I kill you and I notify your disappearance."

Le Michel Fourniret du box se regarde sur l'écran, impassible, conter sa «quête de la virginité» et sa déception lorsque la petite fille, transformée «en loque», se crispe : «Au Sautou [l'ancienne propriété de Fourniret, dans les Ardennes, ndlr], ce n'est pas le symbole de la virginité que j'ai devant moi mais un être humain d'aspect pathétique, ça m'a désarmé.» Le policier demande si «les petites filles doivent mourir pour ça ?» Fourniret répond, l'air sincère : «Monique Olivier a bien fait [de tout révéler] car je me demande s'il y aurait eu une fin. C'est un immense gâchis. Les gens ne sont pas de faïence et de porcelaine, on ne peut pas réparer.»

The Michel Fourniret in the box, watches himself on the screen, impassively relate his, "quest for virginity," and his deception while the little girl, transformed, "into a wreck," tenses up: "At Sautou [the former Fourniret property in the Ardennes] this is not the symbol of virginity which I have in front of me, but a pathetic-looking human being, that put me off." The policeman askes if, "little girls must die for that?" Fourniret replies, sincerely: "Monique Olivier was right [to reveal everything] because I wonder if there would have been an end to it. It was a huge mess. People are not earthenware or porcelain, they cannot be repaired."

Fourniret pleure deux fois.... On le voit pleurer deux fois sur la vidéo, à propos de la mort de sa sœur et de la «Vierge Marie». Michel Fourniret explique aussi le «processus» immuable qui le conduit à capturer des petites filles pures qu'il ne parvient pas à prendre par la force. Il aimerait qu'elles soient soumises et se donnent à lui. Il avait ainsi sussuré à Elisabeth Brichet : «Avec moi, tu vas découvrir quelque chose de bien» ; «Je pensais parvenir par une douce persuasion à ce que cette petite m'offre sa virginité.»

Fourniret cries twice... We see him cry twice on the video, about the death of his sister and the, "Virgin Mary." Michel Fourniret explains the immutable, "process," which leads him to capturing young, pure girls, whom he he does not aim to take by force. He would like them to be submissive and to give themselves to him. He had thus whispered to Elisabeth Brichet: "With me, you are going to discover something good." ; "I was thinking I would succeed with gentle persuasion so that this little girl offers me her virginity."

Un combattant en mission Le policier lui demande : «Pour quelles raisons vous les tuez?» Long silence. Plongé dans le désarroi, Michel Fourniret tient son visage entre ses mains et finit par lâcher d'un souffle : «Pour des raisons qui m'échappent.» Il se ressaisit et analyse : «A partir du moment où la personne exprime sa désapprobation ou sa résistance, ça devient un combat, vous n'êtes plus vous-même mais un combattant qui a pour mission de prendre le dessus sur son partenaire. Et puis la nécessité apparaît de faire taire Elisabeth et de faire taire ce regard. Vos mains serrent.» Ensuite, il faut la cacher dans un congélateur et creuser la terre du château : «L'être qui me faisait face est parti. Je me retrouve donc seul face au technicien que je suis. C'est le côté rationnel qui s'exprime avec l'enchaînement de l'organisation.».

A fighter on a mission. The policeman asks him: "Why do you kill them?" Long silence. Plunged into disarray, Michel Fourniret holds his face in his hands and finishes by heaving a sigh: "For reasons which escape me." He pulls himself together and analyses: "From the moment a person expresses their disapproval of their resistance, it becomes a battle. you are not yourself but a fighter whose mission is to gain the upper hand over his partner. And then the need arises to silence Elisabeth and to silence that look. Your hands shake. Then we have to hide her in a freezer and excavate the soil of the chateau:" "The being who showed me her face is gone. I find myself alone then, facing the technician that I am. It is the rational side which expresses itself in the structure of organisation."

D'autres extraits vidéo* Auparavant, la cour a visionné trois extraits de cinq minutes, tirés d'une vidéo réalisée lors d'aveux de Monique Olivier recueillis par la police belge le 30 juin 2004. Sur cette vidéo, elle finit par avouer sa présence et celle de Sélim, alors âgé d'un an, dans la voiture lors de l'enlèvement de l'adolescente. D'une voix assurée, l'ancienne garde-malade reconnaît avoir été "complice, mais complice forcée" de son mari. "J'aurais dû avoir le courage d'aller le dénoncer (...) plutôt que de me taire", ajoute-t-elle. Les deux accusés sont restés impassibles pendant la diffusion de la vidéo. En Belgique, la loi du 2 août 2002 permet de filmer les interrogatoires de suspects sur autorisation du juge d'instruction. Les extraits diffusés mardi sont considérés comme élément du dossier et non pièce à conviction. Depuis l'ouverture du procès le 27 mars, Michel Fourniret, jugé pour sept meurtres aggravés et Monique Olivier pour complicité, refuse de s'exprimer sur les faits faute de huis clos.

Other video extracts. Previously, the court viewed three extracts of five minutes, taken from a video filmed during Monique Olivier's confessions, recorded by the Belgian police on June 30th 2004. On that video, she finished by admitting her presence and that of Sélim, then aged one year, in the car during the teenager's abduction. In a confident voice, the former nurse acknowledges having been, "an accomplice, but a forced accomplice," of her husband. "I should have had the courage to denounce him (....) rather than keep quiet," she added. The two accused remained impassive during the showing of the video. In Belgium, August 2nd 2002, the law allows the filming of interrogations of suspects on the authorisation of the presiding judge. The extracts shown on Tuesday are considered as evidence in the case and not exhibits. Since the opening of the case on March 27th, Michel Fourniret, on trial for seven aggravated murders and Monique Olivier for complicity, refuses to speak for himself about the facts without the proceedings being held in camera.

http://www.kidnapping.be/fourniret/index.html