"Fourniret face à une victime (Compte rendu)*
La cour a commencé l'examen des dix affaires jugées par celle qui a mené à son arrestation.
Cet après-midi-là, Marie, la petite Burundaise, remonte la grand-rue déserte de son village belge de Ciney. La camionnette s'arrête à sa hauteur. Adresse griffonnée en main, le conducteur lui demande la direction d'un lieudit qu'elle connaît parfaitement. La méthode rituelle du tueur pour capturer ses futures victimes. Il a vraisemblablement repéré les lieux et les habitudes de la jeune fille. Il n'habite qu'à quelques kilomètres de là."
Fourniret faces a victim.
The court started to examine the ten cases which are being tried with the one which led to his arrest.
That afternoon, Marie, the little Burundian girl, goes back up the deserted main street of her Belgian village of Ciney. The van stops level with her. Scribbled address in his hand, the driver asks her for directions to a hamlet she knows very well. The ritual method for the killer to capture his future victims. He had apparently spotted the places and the habits of the young girl. He only lived a few kilometres from there.
"Tais-toi, sinon je te tue!*"
"Marie raconte et la salle d'audience est bouche bée. « Il m'a dit qu'il était enseignant, professeur de dessin. Le ton d'abord est très gentil. » Il la convie à l'accompagner. Elle hésite. « Ce n'est pas bien de ne pas faire confiance. Je suis un bon père de famille, tu sais. » Après tout, le lieudit n'est qu'à quelques centaines de mètres. Elle monte. Le C 15 démarre, dépasse l'endroit prévu. Elle s'inquiète. Le ton a totalement changé. Fourniret, calme, mais autoritaire, la contraint à s'asseoir à l'arrière du véhicule et il lui ligote les poignets avec des lacets de cuir."
Shut up or else I will kill you.
Marie talks and the courtroom is open-mouthed. "He told me he was a university teacher, a teacher of design. At first the tone is very kind," He invites her to accompany him. She hesitates. "It is not good not to trust. I am a good father of a family, you know," After all, the hamlet is only a few hundre metres away. She gets in. The C15 starts up, drives past the planned place. She worries. The tone totally changes. Fourniret, calm, but authoritarian, forces her to sit in the back of the vehicle and binds her wrists with leather laces.
"Je criais, je priais. Il m'a dit : tais-toi, sinon je te tue. » D'une main, il lui serre le cou. « Si tu me donnes du plaisir, tu rentreras chez toi. Il m'a dit cela avec un drôle de sourire. » Elle est affolée. « C'était comme dans un film. » Un film d'horreur. « Quand il a repris le volant, j'ai pensé que c'était fini pour moi. J'ai vu ma vie défiler. J'ai pensé à mes parents."
"I shout, I pray. He told me: shut up, or else I will kill you." With one hand, he grabs her by the throat, "If you please me, you will return home. He told me that with a funny smile." She is panic-stricken, "It was like in a film," A horror film. "When he went back to the wheel, I thought that it was finished for me. I saw my life scrolling by. I thought of my parents."
"Pourtant, ses liens, si serrés qu'elle en portera longtemps la trace, Marie réussit à les dénouer : « J'ai pu débloquer la porte arrière. Je me demandais : est-ce que je saute ? Et puis, à peine je me suis dit cela, il s'est arrêté à un stop. » La fuite à toutes jambes. Les voitures hélées. Une jeune femme s'arrête. Direction le commissariat et, nouveau miracle. Elles croisent le C15 blanc et notent l'immatriculation. Le soir-même, la police débarque chez Fourniret. Fin de seize ans d'impunité"
Yet, her ties, so tight that for a long time she carried the tracks of them, Marie succeeded in untying. "I was able to unlock the back door. I asked myself: do I jump? And then, just as I said this to myself, he stopped at a stop sign." The bolt for it. The cars screech. A young woman stops. Direction the police station and, another miracle. They cross the C15 and note the registration number. The same evening, the police turn up at Fourniret's house. The end of sixteen years of impunity.
"« Mademoiselle, lui dit, admiratif, Francis Nachbar, le procureur, vous avez été beaucoup plus forte que lui. Vous avez eu beaucoup de sang-froid. Vous avez sauvé la vie de beaucoup d'autres jeunes filles. Je vous félicite. » Dans son box, Fourniret joue toujours le muet. Aux questions, il répond invariablement : « À huis clos, je vous répondrai. » Mais ses courriers parlent pour lui. En 2005, à son jeune fils qui l'interroge sur le sort qu'il réservait à la jeune Burundaise, il répond, sadique et avec moult détails, sachant que sa lettre sera interceptée : il l'aurait mutilée, « avec une infinie jouissance ». Signé « Le père »."
"Mademoiselle," the prosecutor says to her, admiringly, "you had been much too strong for him. You had a great deal of composure. You have saved the lives of many other young girls. I congratulate you." In his box, Fourniret still plays the mute. To questions, he invariably responds: "In camera, I will answer you." But his letters speak for him. In 2005, to his son, who asks him about the fate which he reserved for the little Burundian girl, he answers sadistically and with a profusion of details, knowing that his letter will be intercepted: he would have mutilated her, "with infinite enjoyment." Signed, "Father."
"Arracher les yeux et les membres avec une infinie jouissance!*"
"Dans une lettre envoyée à son fils Sélim en 2005, Michel Fourniret expliquera sans détours le sort qu'il réservait à Marie si elle n'avait pas fui. "Il est évident que je lui aurais arraché les yeux et les membres avec une infinie jouissance", écrit-il, selon ce document évoqué par M. Nachbar. A la barre, Jacques Fagnart le commissaire de police de Dinant (Belgique) et Bernard Claude, l'ex-procureur de la ville, ont témoigné du volet belge de l'enquête et des dénonciations de Monique Olivier obtenues en juin 2004 un an après l'arrestation de son mari." "S'exprimant pour la première fois sur les faits, celle-ci a tenté de balayer l'argument du "pacte" criminel qui d'après l'accusation aurait uni les époux. Les lettres saisies chez eux qui faisaient allusion à l'aide promise à son mari dans sa quête de jeunes vierges n'étaient que "des paroles". "Ce n'était pas réalisable", selon elle."
Tear out the eyes and the limbs with infinite enjoyment.
In a letter sent to his son, Sélim, in 2005, Michel Fourniret explains, in no uncertain terms, the fate which he was reserving for Marie if she had not fled. "It is evident that I would have torn out her eyes and her limbs with infinite enjoyment," he writes, according to the document cited by M. Nachbar. At the bar, Jacques Fagnart, commissioner of police for Dinant (Belgium) and Bernard Claude, former prosecutor of the town, gave evidence about the Belgian part of the enquiry and Monique Olivier's denunciations in June 2004, a year after her husband's arrest. Speaking for the first time about the events, she tried to brush aside the argument of a, "criminal pact," which according to the prosecution, would have unified the spouses. The letters seized at her house which alluded to the help promised to her husband in his hunt for young virgins was only, "words." "It was not feasible," according to her.
"Des faits sur lesquels Michel Fourniret a refusé de s'expliquer, continuant de monnayer sa participation aux débats contre un hypothétique procès sans public, ni journalistes. "A huis clos, je vous répondrai Monsieur", a-t-il ainsi répété une demi-douzaine de fois à l'avocat général Francis Nachbar. Le principal accusé est resté impassible pendant le récit limpide de Marie, adolescente belge d'origine burundaise, venue raconter comment elle a réchappé à une mort certaine."
The events about which Michel Fourniret has refused to speak, continuing to cash in on his participation to the debates against a hypothetical trial without the public or journalists. "In camera, I will answer you Monsieur." he thus repeated half a dozen times to the attorney general Francis Nachbar. The main defendant remained impassive during Marie's clear account, a Belgian teenager of Burundian origin, come to recount how she escaped from certain death.
"J'avais deux murs face à moi."
Jacques Fagnard, 53 ans, cheveux gris argenté a, quant à lui, l'allure débonnaire des commissaires à la Simenon. « Big moustache » est désormais l'un des plus célèbres policiers belges. Un an durant, il a traqué le tueur des Ardennes. Hier, il en a fait un récit hyperméticuleux, façon de venger, sans doute, la police fédérale des ratés de l'époque Dutroux. « J'avais en face de moi deux murs avec des façades différentes », dit-il : Monique Olivier, tête baissée, les cheveux dans les yeux, et Michel Fourniret, le raisonneur. Le maillon faible, c'était elle. Pendant un an, il accumule des faits. Il y a les écoutes, les analyses scientifiques du moindre indice, une interview sous hypnose, un passage au détecteur de mensonge. En juin 2004, enfin, Monique Olivier craque. Elle passe ses premiers aveux. Fagnard exulte."
Jacques Fagnard, aged 53, silvery gray hair, has about him the debonair look of Simenon's commissioners. "Big Moustache," is from this moment one of the most famous Belgian police officers. One year in, he tracked the killer of the Ardennes. Yesterday, he gave a hyper-meticulous account, by way of making up for, no doubt, the Federal Police mistakes at the time of Dutroux. "I was facing two walls with two different facades," he said: Monique Olivier, head lowered, hair in her eyes, and Michel Fourniret, the reasoner. The weakest link, it was her. For a year, he accumulates facts. There are tapes, scientific analyses of the slightest traces, an interview under hypnosis, a session with a lie detector, Monique Olivier cracks. She makes her first confessions. Fagnard rejoices.
http://www.kidnapping.be/fourniret/index.html
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