Wednesday, 7 May 2008

Fourniret Trial: Michel Fourniret's brother speaks

The Ardennes Court of Assizes began the examination of Michel Fourniret's character on Tuesday. Amongst those called to give evidence was his brother André.

Michel blanc et Michel noir*

C'est ainsi que le frère de Fourniret, qui ne peut « défendre un assassin d'enfants» ni «attaquer trop fort un consanguin», a évoqué son cadet Michel. André, 78 ans, a lancé à l'adresse du forestier ardennais : «Je veux qu'il sache que c'est toujours mon frère».

Au premier jour de l'examen de sa personnalité par la cour d'assises des Ardennes, André, de douze ans l'aîné de Michel, a évoqué l'enfance de son frère né en avril 1942 à Sedan de parents ouvriers, avant de s'étendre sur son propre "dilemme" face à une telle parenté. L'allure bonhomme, il brosse le tableau d'une famille "respectable" où la mère "élevait très bien ses enfants". Contrairement aux confidences faites par écrit en 1987 à Monique Olivier -son épouse et complice présumée-, son frère n'a pas vécu une "scène incestueuse" avec sa mère.

White Michel and black Michel.

It is thus that Fourniret's brother, who cannot, "defend a child-killer," nor "attack too strongly a blood relative," talked about his younger brother Michel. André, aged 78, began for the benefit of the Ardennes forester: "I would like him to know that he is still my brother."
On the first day of the examination of his personality by the Ardennes court of assizes, André, twelve years older than Michel, talked about the childhood of his brother who was born in April 1942 in Sedan of working-class parents, before going on to his own dilemma of dealing with such kinship. In a relaxed manner, he painted a picture of a, "respectable," family where the mother, "raised her children very well." Contrary to the disclosures in writing to Monique Olivier in 1987 -his wife and alleged accomplice - , his brother did not live an, "incestuous scene," with his mother.

"J'ai acheté les cinq bouquins (publiés sur l'affaire), dans le dernier il est revenu sur ces déclarations", dit-il avant de formuler sa propre explication sur la personnalité et le mutisme de son frère.

«Que pensez-vous de son silence ?», demande Me Didier Seban au témoin. L'homme de 78 ans, à la voix grave et à l'allure de professeur de lettres bienveillant, avec cheveux très blancs et cravate trop courte, répond : «Il est coincé. Le Michel blanc et le Michel noir, il les a connus séparément, quant il tuait ou quand il m'embrassait. Il va être obligé de recoller les deux morceaux et ce jour-là, il se suicidera, ou il deviendra fou. Son mutisme le protège, il faut le respecter.»

"I bought the five books (published about the case), in the last of which he went back on his statements," he said before formulating his own explanation about his brother's personality and his silence.

"What do you think of his silence?" asked Me Didier Seban of the witness. The 78 year-old man, with a serious voice and the demeanor of a kindly professor of letters, very white hair and a very short tie, replied, "He is trapped. The white Michel and the black Michel, he has experienced them separately, when he killed and when he embraced me. He is going to be obliged to stick the pieces back together and on that day, he will kill himself, or he will go mad. His silence protects him. We must respect it."


Mais Me Seban insiste. À l'accusé : «Qu'avez-vous à dire à votre frère ?» Car le témoin, qui vient de définir le clivage plus clairement que bien des experts psychiatres, n'est autre qu'André, l'aîné des trois enfants Fourniret. (Le témoin a changé de patronyme, comme la plupart des parents de Michel Fourniret. )

L'accusé, sans surprise : «Pas dans le cadre d'un procès public.»

Le grand frère, délicat et protecteur : «Je souhaiterais qu'on ne l'importune plus. Vous en savez assez, de toute façon. Pour lui, c'est une forme d'autoprotection. Je veux qu'il sache que c'est toujours mon frère, malgré tout.»

But Me Seban insists. To the accused: "What do you have to say to your brother?" Because the witness who had just defined the split more clearly than all of the psychiatric experts, is none other than André, the eldest of the three Fourniret children. (The witness has changed his surname, like most of Michel Fourniret's relatives.)

The accused, no surprise: "Not within the framework of a public trial."

The older brother, gentle and protective: "I would wish that he is not bothered any more. You know enough, anyway. For him, it is a kind of self-protection. I want him to know that he is still my brother, in spite of everything."


Peu avant, il s'était tourné vers les parties civiles, alors que le président l'interrogeait sur la difficulté d'être un parent de l'Ardennais : «Les ennuis qu'il nous a causés n'ont rien à voir avec votre douleur. Je ne me sens pas le droit de me plaindre devant les familles. Je voudrais leur dire, en les regardant dans les yeux, toute mon affection.» Des bancs concernés fusent quelques «mercis !» sincères.

A little later, he turned towards the civil parties, while the president questioned him about the difficulty of being the relative of the Ardennes man: "The trouble he has caused us is nothing compared to your pain. I do not feel I have the right to complain in front of the families. I would like to say to them, looking them in the eye, my best regards." From the benches concerned were a few sincere, "thank yous."

Il veut dominer le monde.

André impressionne vivement les assises, car ce vieux monsieur pétillant trouve la place exacte qui lui revient, sans «défendre un assassin d'enfants» ni «attaquer trop fort un consanguin». Il ne l'épargne pas pour autant, ce «pseudo-intellectuel, ou intellectuel raté», ce qui ne l'empêche pas de saluer l'«excellent technicien».

He wants to dominate the world.

André strongly impresses the assizes, because this sparkling old man picks up where he left off, without, "defending a child-killer," nor, "attacking too strongly a blood relative." He does not spare in any way, this, "pseudo-intellectual, or failed intellectual," which does not prevent him from acknowledging the, "excellent technician."


André, donc, navigue dans un inconfortable entre-deux. Le voici cependant qui, bravement, tente de décrypter l'itinéraire criminel de celui qui a eu le même père et la même mère que lui : «Pour dominer quelqu'un, il veut l'abandon total, ce n'est pas sexuel.» Comprendre : le «Michel noir» obéit à une pulsion de mort. «Il veut dominer le monde… Il aurait pu diriger une usine, ou faire de la politique», sourit malicieusement le témoin. Malheureusement, le «Michel blanc» n'avait pas les moyens de ces bourgeoises ambitions. Pour son frère, «la présence de Monique Olivier a permis à Michel de déclencher ses pulsions. En tuant devant quelqu'un, on montre sa toute-puissance».

André then navigates through an uncomfortable space. He is here, however, trying to work out the criminal career of the the person who had the same father and the same mother as himself: "To dominate someone, he wants total abandonment. It is not sexual." To understand: the, "black Michel," obeys a compulsion for death. "He wants to dominate the world....He could have run a factory, or been in politics," smiles the witness mischievously. Unfortunately, the "white Michel," did not have the resources for these middle-class ambitions. For his brother, "the presence of Monique Olivier allowed Michel to trigger his compulsions. Killing in front of someone, he shows his total power."

À la question d'un assesseur, André poursuit : «Le Michel Fourniret qui est là se considère comme un martyr. Pour lui, on est dans un procès stalinien ! C'est le Michel blanc qui est en prison, c'est comme ça qu'il se protège.»


La mère d'Élisabeth, la plus jeune des victimes, demande : «S'il avait obtenu le huis clos, aurait-il parlé ?» Le témoin : «Oh oui, mais il n'aurait rien dit.»

On the question of an assessment, André continues: "The Michel Fourniret who is there sees himself as a martyr. For him, he is in a Stalinist trial! It is the white Michel who is in prison. It is as that that he protects himself."

The mother of Elisabeth, the youngest of the victims, asks: "If he had obtianed, "huis clos," would he have spoken?" The witness: "Oh yes, but he would have said nothing."

Comme le cadet refuse de parler, le président Latapie interroge son aîné sur trois de ses prétendues réminiscences enfantines : un épisode incestueux dont Mme Fourniret mère aurait été à l'initiative (André n'y croit absolument pas) ; une humiliation subie, très jeune, par leur sœur Huguette lors d'un repas de famille (André n'y accorde aucun crédit) ; enfin, Michel Fourniret aurait un jour surpris la même Huguette sur un «seau d'aisance», et il en aurait été durablement perturbé. André, lui, ne croit guère au traumatisme scatologique : «Qu'est-ce qu'il allait faire dans ces chiottes ? interroge-t-il gaiement, arrachant un sourire à son frère. Rimbaud a écrit sur une scène de ce genre.»

As the younger brother refuses to speak, Latapie, the president, questions the elder about three of his claimed childhood memories: an incestuous incident, which the mother, Mme Fourniret initiated (André absolutely disbelieves this); a humiliation suffered by the sister Huguette, during a family meal when she was very young (Andrégives no credit to this.) finally, Michel Fourniret had one day surprised Huguette on a, "toilet bucket," and he had been deeply disturbed by it. André does not believe very much of this scatalogical trauma: "What was he going to do in these toilets?" he asks brightly, flashing a smile at his brother. "Rimbaud wrote about a scene like this."

Fourniret pleure.

Pendant ce premier témoignage, jamais Fourniret, jugé pour sept meurtres aggravés de jeunes filles, ne daigne s'adresser à son frère. C'est en revanche l'évocation de figures importantes de son passé d'ouvrier fraiseur qui va l'émouvoir jusqu'à le faire pleurer, une première depuis l'ouverture du procès. A la barre Dominique Catoire, 55 ans, fille d'un ancien patron d'usine pour lequel Fourniret a travaillé dans les années 1960, le supplie pendant dix longues minutes de livrer enfin les explications dont il prive la cour depuis six semaines. "Ce que Papa t'a enseigné, c'est l'amour de ton prochain et surtout d'admettre tes erreurs et de les assumer. Fais-le pour lui", implore-t-elle.

"Dominique, je n'ai pas pris une décision à la légère (celle de ne rien dire faute de huis clos), je ne peux en changer".

Fourniret cries.

During this first witness statement, Fourniret, on trial for seven aggravated murders of young girls, never deigned to address his brother. However, it is important people from his past as a milling machine operator who are going to move him to make him cry, a first since the start of the trial. At the bar Dominique Catoire, aged 55, daughter of a former factory owner for whom Fourniret worked in the 1960s, spent ten minutes begging him to finally deliver the explanations which, for six weeks he has deprived the court. "What father taught you, is to love your neighbour and above all to admit your mistakes and to take responsibility for them," she implored.

"Dominique, I have not taken a decision lightly (that of saying nothing unless the trial is held in camera) I cannot change it."


Face aux suppliques répétées de son interlocutrice le fixant droit dans les yeux, il ne parvient plus à réprimer ses sanglots, s'agrippe à la paroi du box et gémit : "je ne peux pas". "On ne peut demander pardon pour ce qui est impardonnable". "Demander pardon ça ne tient pas en deux mots, en deux phrases, mais en toute une vie", ajoute-t-il. L'avocat général Francis Nachbar tente sa chance : "Vous êtes un homme après tout, dites nous comment vous fonctionnez ?". Pas de réponse.

Suite du procès mercredi avec le témoignage attendu des deux ex-épouses de l'accusé.

Faced with repeated supplications from his questioner, looking him straight in the eye, he can no longer suppress his tears, grips the edge of the box and moans: "I cannot." "You cannot ask forgiveness for what is unforgivable." "To ask forgiveness does not take two words, two sentences, but a whole life," he added. The Attorney General tries his luck: "You are a man after all, tell us how you function?" No response.

The trial continues on Wednesday with the witness statements of the two ex-wives of the accused.


http://www.kidnapping.be/fourniret/index.html


Enfants Kidnappés 7/05/08

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